l'autre 11 septembre 2010

Publié le par ulcgtlillers

 

L'autre 11 septembre
Tout le monde l'a oublié ou presque. Mais un autre tristement célèbre 11 septembre a eu lieu, en 1973, au Chili. Ce jour là, le président Allende perdit la vie. Retour sur ces événements.

Le Palacio de La Moneda pris d'assaut par l'armée de Pinochet 

Le Palacio de La Moneda pris d'assaut par l'armée de Pinochet © SIPA
37 ans déjà. Le 11 septembre 1973, à 9 h du matin, Salvador Allende se retrouve assiégé dans le palais présidentiel par l'armée chilienne dirigée par le général Augusto Pinochet. L'aviation commence à bombarder le bâtiment, le Palacio de La Moneda. Le président prend la parole pour la dernière fois à la radio : « Nos ennemis sont forts ; ils sont capables d’asservir le peuple. Mais ni les actes criminels ni la force des armes ne sauront contenir ce processus social. L’histoire nous appartient ; c’est le peuple qui fait l’histoire. »

Le rêve socialiste chilien prend fin quelques heures plus tard. On retrouve le corps du président dans les décombres. La thèse officielle (thèse discutée au Chili) concluera à un suicide par arme à feu. 

Le destin d'Allende commencée 3 ans plus tôt. Le 4 septembre 1970,  le leader de la gauche chilienne  remporte la présidence du pays à la tête d'une coalition alliant des communistes et des sociaux-démocrates avec un peu plus de 36% des voix. Son discours reste célèbre : « Nous abolirons les monopoles qui accordent le contrôle de l’économie à quelques dizaines de familles. Nous abolirons un système fiscal (…) qui accable les pauvres et épargne les riches. Nous abolirons la grande propriété qui condamne des milliers de paysans à la servitude. Nous abolirons la mainmise étrangère sur notre industrie. » 



Aussitôt, le gouvernement américain manifeste son irritation devant un résultat qu'il n'a pas prévu. Le 6 novembre 1970, le président Richard Nixon déclare devant le Conseil national de sécurité : « Notre principale préoccupation avec le Chili, c’est le fait qu’il [Allende] puisse consolider son pouvoir et que le monde ait l’impression qu’il en train de réussir. (…) Nous ne devons pas laisser l’Amérique latine penser qu’elle peut prendre ce chemin sans en subir les conséquences. »



Les dés sont jetés. Les 3 ans de gouvernement socialiste se déroulent dans un climat de chaos organisé. L'opposition politique de droite appelle notamment la classe moyenne à « vaincre le communisme destructeur de la civilisation chrétienne en terre chilienne ».  L'économie flanche rapidement, des denrées les plus élémentaires viennent à manquer, coïncidant avec le développement du marché noir. L'inflation explose : 500% en septembre 1973.  En toile de fonds : le gouvernement américain maintenant un implacable programme de rétorsions économiques vis-à-vis du Chili.



Le coup de grâce est donné finalement par l'armée chilienne. Exit le socialisme et place à l'une des dictatures les plus violentes qu'ait connue l'Amérique du Sud.

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